Deux choses me font rester dans le Collectif Translucide aujourd’hui : c’est Translucide qui me fait vivre et je suis fier de pouvoir le dire. Je m’explique : aujourd’hui mes seuls revenus viennent de Translucide et ce collectif me nourrit aussi dans ma vie, nous parlons sans détour de nos avenirs.

Décroissance et collapsologie

Par exemple des mots comme décroissance et collapsologie (que l’on soit d’accord ou non avec leur philosophie), ne sont pas des mots à éviter. Il est tout à fait possible de discuter, de confronter nos points de vue et d’accepter que l’on ne voit pas tous le même avenir, à la même échelle. Nous sommes d’accord que la vie personnelle affecte la vie professionnelle. Ou encore, que nous ne sommes pas des robots. Et oui nous avons le droit de refuser un prospect (un futur client) qui n’est pas dans nos valeurs. C’est une fierté de pouvoir (non pas le revendiquer mais) exposer nos convictions et construire une pensée autour des réflexions que nous avons à Translucide. D’essayer de construire un avenir avec cette philosophie qui n’est pas compatible avec le chemin que dessinent les personnes au pouvoir aujourd’hui (et oui, ce n’est pas facile tous les jours).

Un chemin de plusieurs années

Pour en arriver là, c’est un chemin de plusieurs années. Pendant celle-ci, il y a eu quatre moments particuliers.

Et si on arrêtait ?

Le premier que j’ai envie de partager, part d’une question relativement simple : et si on décide de fermer Translucide dans 5 ans ? C’est un moment particulier car il encre les choses : il m’a permis de réellement me projeter dans un avenir radicalement différent de celui où je suis actuellement. La conséquence est que, maintenant je me laisse du temps pour un autre projet. Et se dégager du temps est une chose assez difficile dans notre société d’aujourd’hui. Pour en faire quoi ? Concrétiser une compétence (et connaissance) que j’exerce depuis plusieurs années et qui s’inscrit dans un monde soutenable. Un projet qui prendra forme dans quelques mois...

Un site pollue

Le deuxième moment est la découverte de Loom (si vous ne connaissez pas, allez-y c’est tip-top) : ils démontrent par l’action qu’il est possible de communiquer sans mâcher ses mots. Bon, je ne suis pas le meilleur communicant (vous pouvez le constater simplement avec ce texte xD ). Et depuis quelques années vous pouvez lire nos prises de position. Un bon exemple est simplement les deux premières phrases sur notre site : « Le numérique pollue l'environnement et nos esprits. Nous n’avons plus le choix : une nouvelle vision (et utilisation) du numérique est nécessaire». Nous créons des sites écoconçus et accessibles mais nous ne détournons pas le regard : un site, ça pollue !

Expliquer l’écoconception

L’arrivée de Maud dans le collectif est aussi un moment important. Lorsque nous créons votre site, nous ne faisons pas que le coder. Nous vous conseillons (et surtout nous expliquons pourquoi) d’un point de vue écoconception, il est préférable de faire telle ou telle chose. Une grosse partie de ce travail se fait lors des premiers rendez-vous. Ensuite, lorsque les premières propositions graphiques sont données, avant la livraison des maquettes, celles-ci sont validées par les développeurs pour être certain de pouvoir les développer et afin de revérifier l’écoconception. Avant Maud, nous avions souvent une nouvelle personne pour le graphisme. La conséquence est que mes collègues développeurs et moi devions ré-expliquer à chaque fois, sur chaque maquette. Ce qui est normal, même si, avant le début du projet nous avions donné les idées générales de l’écoconception. Maud ayant déjà toutes ses connaissances grâce aux différents projets réalisés avec elle, nous prenons moins de temps et d’énergie à cette étape de vérification. Elle a permis de soulager notre charge de façon significative en plus de devenir une partenaire sur qui on peut compter.

Le collectif Nantais Translucide

Et enfin, la création du collectif Translucide, où déjà nous partagions les mêmes valeurs et nous ne faisions pas semblant que tout allait bien quand le monde va mal. Simon m’a proposé de se retrouver car nous avions déjà fait un site ensemble avec Translucide (voir paragraphe en dessous). Avec Stéphanie et Mathieu en plus, nous avons partagé notre vision du monde, comment nous voulions avancer dans la vie, comment et pourquoi nous pouvions travailler ensemble. Le collectif Translucide est né.

Un parcours pour arriver au collectif Nantais Translucide

Ma vie est faite de rencontre hasardeuse qui ont fait changer ma vie (comme beaucoup, je pense).

Une de celles-ci s’est passée après une période où j’ai eu le privilège de voyager (avec une autre personne extraordinaire, rencontrée de façon tout aussi improbable d’ailleurs). Après plusieurs mois de compréhension, de réflexion et de partage sur le chaos écologique que nous subissions déjà et que nous alimentons un peu tous les jours grâce à nos non-prises de position. Il était clairement nécessaire de prendre une nouvelle direction pour aller vers un monde où on respecte le Vivant et où nous avons conscience des limites de la Terre ainsi que notre dépendance à elle. Ma partenaire et moi sommes donc arrivés à la conclusion (après plusieurs mois à cogiter) que le monde professionnel a une place importante dans notre société et qu’il fallait l’influencer (à notre mesure).

Un coworking pour réduire notre empreinte écologique

C’est un projet de coworking qui a émergé. Un coworking où tu peux venir bosser, et où on t’accompagne. D’abord pour voir l’impact de ta profession et de ton métier mais ensuite (et surtout) t’aider à bouger les lignes, et prendre en compte l’humain, le vivant et les limites de la planète. Nous sommes donc arrivés sur Nantes avec ce projet. Nous avons regardé les appels à projets, étudié les opportunités, construit différents business plans en fonction des situations et des lieux. En parallèle nous avons rencontré toutes les personnes intéressées (ou intéressantes) par (ou pour) notre projet. Parmi toutes ces personnes, il y avait Yohann Reverdy . Lors de notre première rencontre, il est venu avec Simon Vandaele, le créateur du CMS Translucide. Nous avons discuté : il faisait des sites web écoconçus et j’avais des compétences de développement web. Dans le coworking nous savions qu'il y aurait aussi des développeurs et nous aurions réfléchi à comment réduire l’impact du numérique.

Translucide, d’abord une collaboration

Plusieurs mois sont passés et nous n’avons pas réussi à concrétiser notre projet (snif). Simon m’a recontacté pour me proposer de faire un site : la picotière. Après quelques corrections d'erreurs d’écoconception, nous avons livré le site.

Depuis, nous continuons à travailler ensemble, à nous poser des questions sur comment faire mieux (ou moins pour être exact). Comment aller plus loin d’un point de vue professionnel et personnel. Nous avons construit un monde où il est nécessaire que nous (français) changions notre façon de vivre.

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