D'où je viens ?

J'ai toujours eu, au fond de moi, des valeurs humaines et écologique assez fortes; de par mon éducation et les œuvres qui ont bercées mon enfance : je cite souvent Princesse Mononoke et Final Fantasy 7 comme étant deux œuvres fondatrices de ma visio de la nature et de mon écologie.

Mon rapport au numérique remonte à mon adolescence. Vers la fin des années 1990, l'ordinateur a fait son entrée dans le foyer. Les choses en entraînant d'autres, j'ai fait, durant ces années, du clean de scan manga, des bannières et avatars pour des forums ou encore des designs de sites sous FrontPage (le logiciel no-code avant le no-code). Mon intérêt pour le langage HTML vient de là : FrontPage possédait un onglet ou l'on pouvait éditer le code source des pages; ma curiosité pour la compréhension des choses m’a poussée à regarder le code généré et à jouer avec pour voir ce qu’il se passait. C’est là que j’ai pu comprendre que les logiciels no-code généraient beaucoup de code inutiles.

Par ailleurs, j'avais coutume de rentrer les formules et équations de mathématiques dans ma calculatrice en prévision des contrôles de telle sorte que je n’ai qu’à saisir mes valeurs pour avoir le résultat (cela ne m'a jamais servie en contrôle mais ça me faisait apprendre /comprendre l’algorithmie derrière les équations, comment elles fonctionnaient et comment un programme pouvait les résoudre).

Tout cela m'a mené à étudier le développement (BTS Informatique de Gestion) et à travailler en SSII durant une dizaine d'année avant d’obtenir une rupture conventionnelle dans le but de me mettre au service des gens et de réaliser des choses plus concrètes. Dans la même période, j'ai pris conscience que je n’étais pas vraiment qui j’étais au fond de moi : c’est le point de départ de ma transition.

Comment ai-je connu Translucide

En 2019, toujours au chômage, je commence à rechercher du travail auprès de personnes travaillant dans le milieu de l'ESS (Économie Sociale et Solidaire) dans l’idée de travailler en adéquation avec mes valeurs socio-environnementale. Parmi les personnes contactées, il y a Simon. Même s’il n’embauche pas du fait de son statut professionnel (auto-entreprise), il m’invite à venir discuter, à parler "Numérique responsable" et me présente alors son outil de création de site (aka Translucide). 

Ce qui m'a attiré

Je me souviens de sa convivialité et de son ouverture. Je pense que c'est la première fois que je rencontrais quelqu'un me présentant son code ouvertement, m'invitant à le télécharger et à le tester de mon coté (après 11 ans en SSII, cela faisait bizarre).

Le CMS Translucide est très intuitif à prendre en main, il dispose d'un mode édition qui évite d'apprendre à utiliser un panneau d'administration, ce qui est vraiment super pour la clientèle. De plus, niveau code, le CMS est très accessible. Il ne dispose pas de millier de fichiers et ne demande donc pas des heures de formations pour commencer à coder ses templates.

Pourquoi j'y adhère ?

Dans les mêmes temps, j'ai fait la rencontre de Stéphanie (en stage avec Simon) et de Thibault (lors d'un atelier d’idéation d’un numérique post-effondrement). À force de se rencontrer, de discuter autour du CMS, il a été décidé de se réunir en collectif.

Pour moi, la force du collectif, ce sont ses valeurs. Nous portons toustes de fortes valeurs écologiques et sociales que nous souhaitons insuffler dans notre travail. Je pense que c'est cela qui fait le ciment du collectif.

Ce que j'y ai trouvé ?

Le collectif Translucide, ce sont des personnes qui partagent une même vision de l'écologie et de ce que devrait, ou pourrait, être le numérique. C'est une gouvernance partagée et des discussions enrichissantes sur comment construire un numérique plus sobre pour répondre au enjeux climatiques qui nous touchent. On échange beaucoup sur comment faire mieux, plus sobre et permettre de vivre de notre art.

Mon évolution

Après ma rupture conventionnelle, j’imaginais développer mon propre CMS, quelques chose de facile à prendre en main pour que les gens puissent facilement se doter d’un site sans nécessairement passer par des « usines à gaz ». J’aime faire du numérique, aider les gens à se doter de solutions simples et adaptées à leur besoin. C’était aussi une volonté en quittant le monde des ESN (Entreprise de Service Numérique) : ramener de l’humanité dans mes relations de professionnelles. Par la suite, j’ai mis le doigt dans l’engrenage des impacts du numérique, j’ai beaucoup lu, écouté et discuté sur le sujet.

Pourquoi je continue aujourd'hui

Aujourd’hui, je considère que le numérique qu’on nous sert est privateur, aliénant et écocide. Je réfléchit beaucoup autour de la dénumérisation et de comment acculturer les gens au numérique pour qu’iels se réapproprie cet outil (ce qui est à la base du web). Ma volonté, à travers mon activité, est d’idéer un numérique moins irresponsable. Mais je considère aussi que défendre le vivant et les libertés humaines implique nécessairement de sortir du dogme numérique. Finalement, partout où il est possible de le faire, il faut dénumériser ; au même titre qu’il faut débitumer.

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